Ramon et sa Chevrolet de 1948
Ramon
Langue(s) parlée(s) : espagnol
Je m’appelle Ramon. Je suis né à Marianao, un quartier de la Havane, à la maternité ouvrière où est née la moitié de ma génération ! Aujourd’hui je vis à la Lisa, une des 15 municipalités de la province de la Havane.
Je suis marié depuis 16 ans. J’ai 2 enfants, un garçon de 6 ans et une fille de 13 ans. Bientôt ce sera les 15 ans de ma fille, candela ! (Note des auteurs : à Cuba, les 15 ans d’une jeune fille constitue un événement très important. Une grande fête est organisée pour l’occasion, souvent très coûteuse pour la famille. “Candela” est une expression typiquement cubaine qu’on pourrait traduire par “quelle galère!”).
Mes études se sont orientées vers la mécanique des voitures, et je suis mécanicien de profession. J’ai désormais 21 ans d’expérience en tant que chauffeur professionnel. Je fais ce métier pour gagner ma vie bien sûr, mais surtout par plaisir, car j’ai toujours aimé conduire, et j’aime les voitures.
Ma voiture, je l’ai obtenue avec de grands sacrifices ! D’abord j’ai eu une moto, que j’ai vendue pour m’acheter une voiture, ou plutôt une véritable épave ! Je l’ai réparée et arrangée moi-même jusqu’à ce qu’on puisse appeler ça une voiture, que j’ai alors vendue en faisant un bénéfice. Avec cet argent, j’ai acheté une deuxième voiture en meilleur état et j’ai fait la même chose, je l’ai arrangée et ensuite je l’ai vendue. En parallèle je faisais mon métier de mécanicien et j’ai économisé jusqu’à ce que je puisse acheter ma voiture actuelle, que j’ai réparée jusqu’à en faire la voiture qu’elle est devenue aujourd’hui. Son moteur est celui d’une Nissan Turbo diesel.
A Cuba les réparations des voitures sont chères, surtout les pièces qu’il faut arriver à faire venir de l’étranger. Si tu vas au garage Nissan cela peut te coûter plus de 1000 CUC. Ici personne ne peut se permettre de payer ce prix là donc il faut vraiment faire très attention à sa voiture et bien l’entretenir. Tu sais bien qu’ici, le quotidien est très difficile.
Je parle cubain, je ne sais pas si l’on peut appeler ça de l’espagnol hahaha… (Note des auteurs : référence au fait que le cubain comporte beaucoup de mots spécifiques et une prononciation bien particulière, qui s’éloignent du castillan). Mais je suis en train d’apprendre des mots de français, pour que la communication avec les voyageurs soit plus facile.
Mon lieu préféré à Cuba ? Viñales m’enchante pour ses paysages, mais comme ville en tant que telle, je préfère Remedios, pour sa tranquillité et sa fraîcheur.
Mes hobbies ? La plongée et la pêche sous-marine !
Mes meilleurs souvenirs de chauffeur ? Avec tous les voyageurs les circuits ont été agréables, et je garde en moi de bons souvenir de chacun d’eux.